Wattagaz !
- Niels Brouzes
- 5 juil. 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 août 2024

Le capteur de puissance : mesure de la performance et limitation mentale ?
Le capteur de puissance est devenu un outil incontournable pour de nombreux cyclistes et entraîneurs, offrant une mesure précise de la puissance développée à l'instant T. Bien que cet appareil soit utile pour suivre les performances physiques d’un athlète, à condition que tous les paramètres soient réunis, sinon les données peuvent être biaisées, il présente également des limites qui peuvent affecter la capacité des coureurs à se dépasser mentalement et physiquement lors des courses.
Hop hop hop, je vais trop haut…
Cependant, cette approche méthodique peut parfois freiner le dépassement de soi. En se concentrant exclusivement sur les chiffres affichés par le capteur de puissance, les coursiers peuvent développer une dépendance à ces données, au détriment de leur instinct et de leur capacité à repousser leurs limites. Cette attirance excessive sur la technologie peut engendrer une fragilité mentale, une peur de l'inconnu lorsque les chiffres ne correspondent pas aux attentes.
À l’entraînement, la dépendance aux chiffres du capteur de puissance peut également entraîner des effets négatifs. Si on n'atteint pas les watts prévus, on peut rentrer à la maison avec un sentiment de déception, ce qui peut être très néfaste pour la suite de son programme. Cette déception peut diminuer la motivation, créer du stress et même conduire à un surentraînement en tentant de compenser les performances jugées insuffisantes. À long terme, cela peut perturber le plan d’entraînement global et affecter la progression de l'athlète.
Je ne suis pas un fan du capteur de puissance, car ma philosophie de travail repose sur la discipline portée par le plaisir. Un jour, à l'entraînement, j'ai passé 6 heures avec un collègue qui ne faisait que regarder son compteur. Autant dire qu'il n'a rien vu du paysage, pourtant magnifique dans l'arrière-pays varois. Même les filles, il ne les voyait plus, une véritable tristesse pour moi... Trêve de plaisanterie, ce jour-là, il n'avait pas de bonnes sensations, tandis que moi, je me sentais en pleine forme. Son obsession à atteindre ses watts le rendait complètement fou. Personnellement, quand ça n'allait pas, je ne cherchais pas plus loin. Le corps humain est tellement complexe et parfois incompréhensible qu'il vaut mieux le laisser faire et garder son cap patiemment.
La peur de lâcher les Watts
Dans une course, il arrive souvent que les circonstances exigent de dépasser les plans établis et de donner tout ce qu'on a, sans se préoccuper du compteur. La peur de sortir des zones de puissance empêche de tout donner dans des moments critiques. Ce manque de flexibilité et de confiance en soi peut coûter cher et parfois la victoire.
Un entraînement mental nécessaire
Pour combler cette lacune, il est essentiel d'intégrer un volet mental à l'entraînement. Apprendre à faire confiance à ses sensations et à son instinct, à se pousser au-delà des chiffres lorsque la situation l'exige. Des séances d'entraînement spécifiques, sans utilisation de capteur de puissance, peuvent aider à développer cette résilience mentale et cette capacité à se surpasser. Sorius (Clin d'œil)
Le capteur de puissance est un outil précis pour mesurer la puissance d’un coureur, mais il ne doit pas devenir une béquille limitant la capacité à se surpasser. Vous n’êtes pas des pros, alors kiffer le temps d’un instant de vous surpasser comme un pro !
Niels
Fondateur de l'application d'entraînement Sorius
Disponible sur App Store et Google Play
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