Le Tour de France est une partie intégrante du patrimoine français, reconnaissable par son maillot jaune emblématique. C’est un véritable instrument de soft power, attirant chaque année plus de 3,5 milliards d’auditeurs et de téléspectateurs. Malgré sa popularité constante, aucun coureur français n’a remporté le Tour depuis 1985, tandis que des nations comme les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie et le Danemark ont réussi à le faire. Comment expliquer ce paradoxe ? Et comment faire gagner le Tour de France à un coureur français ou une équipe française ces prochaines années ?
Un constat d’échec sportif
Malgré des investissements considérables dans les équipes françaises, les résultats ne sont pas à la hauteur. En plus de 10 ans, les trois équipes françaises de première division ont dépensé près de 300 millions d’euros pour seulement trois podiums (2014, 2016, 2017), soit un coût d’environ 100 millions d’euros par podium. Plusieurs jeunes français ont remporté le Tour de l’Avenir, mais aucun n’a confirmé au niveau supérieur, contrairement à Bernal, Pogacar ou Vingegaard. Cette situation représente un échec.
Une défaite intellectuelle, managériale, psychologique ?
Depuis l’affaire Festina, les dirigeants français du cyclisme ont souvent attribué leurs échecs au dopage des étrangers, une excuse facile peut-être justifiée mais contre-productive. De plus, les dirigeants “passionnés” de vélo manquent souvent de compétences entrepreneuriales à l’origine, se concentrant plus sur la durée de leur carrière personnelle, adoptant une approche de la participation à la grande fête du Tour de France que de la gagner. Et comment expliquer l'épanouissement sportif de nos meilleurs coureurs français à l’étranger revenant en France à la fin de leur carrière souvent pour un gros chèque.
Modèles performants à l’étranger
Le succès de l’équipe Sky (Ineos) en est un exemple notable. En préparation des JO 2012, British Cycling a recruté des managers du monde du vélo sous la direction de Sir Bradford, avec le soutien de la fédération et du groupe de médias de Rupert Murdoch. Trois ans après la création de l’équipe, Sky remportait le Tour de France grâce à une culture de la gagne, des stages en altitude, du matériel haut de gamme, et un budget conséquent de plusieurs millions d’euros par an.
Détection des talents et approche de la performance bien là
Les équipes réservent et des infrastructures dédiées à la détection et à la formation des talents sont de plus en plus présentes. Des équipes comme Jumbo, Ineos et Quickstep et en France aussi avec la FDJ ou encore Décathlon AG2R sont déjà en avance sur ce point. Mais alors pourquoi nos jeunes talents français ne percent pas comme les étrangers ? Ah oui, peut-être le dopage ou bien un manque terrible de la culture de la gagne en France, serait-ce une histoire de mentalité ?
Un nouveau modèle à construire
Pour qu'un Français ou une équipe française remporte le Tour de France, il est essentiel de bâtir un nouveau modèle basé sur une alliance entre les acteurs de la tech, des médias et du sport, soutenue par les pouvoirs publics. Plusieurs actions simples peuvent être mises en place pour atteindre cet objectif.
Premièrement, instaurer des camps d’entraînement obligatoires, mettant fin aux retours à la maison trop confortables. Un travail psychologique sur la victoire est également obligatoire, pour ne plus accepter la défaite en se trouvant des excuses, mais en se remettant en cause de manière constructive. Utiliser le matériel le plus haut de gamme possible est indispensable, en évitant les compromis financiers qui nuisent à la performance des athlètes.
La gouvernance devrait être constituée d’anciens champions, de dirigeants des secteurs politique, entrepreneurial et universitaire. Un storytelling captivant peut rassembler la France autour de cette ambition, bien que nous soyons encore loin de cet objectif. Au final, le dernier duo marquant fut en France celui de Bernard Tapie et Cyrille Guimard.
J’ai le sentiment que nous misons trop sur la recherche, oubliant qu'un chercheur, par définition, cherche et n’a pas forcément trouvé la solution miracle pour définir le meilleur entraînement du monde. D'ailleurs, l'entraînement ultime existe t-il ? Je ne suis pas convaincu mais vous pouvez toujours essayer Sorius (clin d'œil). À chaque étape, le chercheur remet en question ses propres découvertes, ce qui peut être vu comme une amélioration ou un changement de cap parfois perturbent. Je pense qu’il faut se baser sur l'analyse positif du passé pour construire l’avenir. L’être humain reste un être humain, qu’il faut comprendre non seulement par la détection de ses capacités physiques grâce aux multiples outils à notre disposition, mais aussi par la construction mentale, terriblement influente. Aujourd’hui, nous avons de beaux disques durs avec nos athlètes, mais ils sont mal paramétrés pour gagner dans la durée.
En attendant fiston, soutenons nos Français, car eux, ils donnent tout y arriver !
Niels
Fondateur de l'application d'entraînement Sorius
Disponible sur App Store et Google Play
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